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Si je passe en revue les morceaux de Gretna-Green, je rencontre, tout d’abord, la scène pleine d’entrain du marché ; puis, au moment où Pretty s’aperçoit qu’il manque une fleur à son bouquet, un élégant tempo di mazurka, dans le sentiment de Chopin, le cantabile suivant où la flûte joue le principal rôle, le numéro 5 de la partition, valse charmante, bien qu’entachée de préciosité et que je préfère à celle de la scène du Colin-Maillard, qui manque absolument d’originalité. La marche des clans et la gigue finale que le compositeur a pris pour thèmes de son ouverture, fort bien traitée d’ailleurs, ont du caractère et de l’éclat.

En général, il faut bien le reconnaître, l’instrumentation de Gretna-Green n’a pas tout le brillant, tout le relief nécessaires de la musique de ballet. Mais qui donc atteint le but du premier coup ? Le génie seul, et pas toujours. Il suffit que M. Guiraud ait presque touché la perfection pour que M. Halanzier se félicite du bon accueil fait par le public au nouveau venu, qui est aussi le bienvenu.

La mise en scène, bien que soignée, ne présente rien de très-neuf et de bien heureux. Le rôle du forgeron Toby est joué et mimé avec beaucoup de talent par M. Berthier. Mlle Fiocre a mis toute sa grâce