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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol1, 1874.djvu/266

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Soleil, dans ce même Versailles qui fait encore parler de lui, comme dans son beau temps. Le marquis de Montcontour quitte sa province pour venir faire figure à la Cour, flanqué de la marquise et de ses quatre filles. Mais comment paraître devant le Grand Roi, sans en être troublé ? Aussi le gentilhomme en perd-il sa révérence et laisse-t-il tomber son chapeau, maladresse que le monarque feint de ne pas même apercevoir, tant la cause lui en paraît naturelle.


« Vous avez un fils ? » lui dit le roi. Et notre provincial répond sans hésiter un oui qui va le plonger tout à l’heure dans mille embarras. Mais comment dire non à une question qui semblait être un désir ? Telle est, du moins, l’excuse que le marquis donne à sa femme ! Le ménage se tire d’embarras en acceptant de Miton, le maître à danser de Mlles de Montcontour, un fils d’occasion, jeune paysan fort dégourdi, qui a quitté son village pour suivre Javotte, une soubrette de la maison du marquis. Grâce à ce professeur de maintien et de belles façons, Benoît devient, en un tour de main, un raffiné endiablé, rossant ses fournisseurs, mettant le feu au couvent où la marquise a enfermé ses filles,