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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol1, 1874.djvu/28

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moins, à ceux qui tiennent entre leurs mains nos destinées artistiques.

Dans une lettre adressée à Mme Mendès, M. Wagner prenait soin, selon sa coutume, de parer à toutes les éventualités. Des termes de cette lettre il résulte que si Rienzi réussit, on ne le reniera pas ; si, au contraire, il tombe, c’est que cette œuvre de jeunesse — quelle jeunesse tapageuse — taillée encore, dit le musicien, sur les anciens patrons de l’Opéra, devait subir le triste sort réservé à Don Juan, aux Huguenots, à Guillaume Tell, enfin à tous les chefs-d’œuvre dramatiques !

Ce procédé, M. Wagner et ses amis l’avaient déjà employé lors de l’exécution du Tannhauser à Paris. À entendre les dévots de l’église wagnérienne, l’œuvre qu’on exécute dans le moment, n’est jamais absolument l’expression, je ne dirai pas du génie, mais du système de « l’avenir ». Que demain, dans son engouement germanique, M. Pasdeloup entreprenne de monter Lohengrin ou même le Vaisseau-Fantôme, et vous entendrez les séides du Saxon dire que ce n’est pas encore la réalisation de l’idéal poursuivi par le réformateur.

On le sait, l’ouvrage typique, le dernier mot du