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sa voix dans les nombreux combats qu’il va livrer sous la cuirasse de Cola de Rienzi.

Il serait difficile de tirer un plus mauvais parti d’un sujet historique plus dramatique et plus émouvant que celui qu’offrent les destinées du dernier des tribuns romains. Ce rôle, si mouvementé, si dramatique, si grand, se borne avec M. Wagner, qui, comme l’on sait, fabrique tout ensemble musique et paroles, à déclarer dans tous les actes de son livret que Rome est délivrée. Cette déclaration se fait invariablement à grand renfort de grosse caisse, de tambours et de trompettes. La seule variante qui m’ait frappé, c’est que le discours se prononce tantôt à pied, tantôt à cheval, avec costumes appropriés à la circonstance.

Une personne qui doit être bien ennuyée à la fin de la pièce, c’est cette pauvre Irène, la sœur de Rienzi, à laquelle le musicien-poëte a complètement oublié de donner un rôle. Elle ne quitte pas la scène pendant cinq heures durant, et n’a que quelques morceaux à chanter dans les ensembles. Et notez que c’est le personnage féminin le plus important ! Il y a bien un contralto, un certain Adrien Colonna qui, dans l’histoire, est amoureux d’Irène, ami de Rienzi, et le trait d’union entre le tribun et les