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nobles de Rome ; mais dans la pièce de M. Wagner, cet aimable et sensible gentilhomme ne décolère pas une minute, soit contre les siens, soit contre sa fiancée, soit contre le fr"ère de celle-ci.

En somme, Rienzi n’est pas du vrai Wagner ; c’est du Wagner première manière. M. Pasdeloup qui est Tami, l’admirateur et le vulgarisateur du compositeur saxon, lui a joué, avec les meilleures intentions, un assez mauvais tour, ainsi qu’à l’Allemagne musicale. Cette partition est un mélange de tendances italiennes et de procédés à la Meyerbeer maladroitement employés. On y rencontre rarement de mélodies et de déclamations nobles bien accentuées, bien prosodiées, ; mais, en revanche, du bruit et toujours du bruit. M. Wagner ne se rattache nullement, comme on le voit à Gluck, qu’il a la prétention, très mal fondée d’ailleurs, de continuer.

Ce que je vois de plus clair dans cette affaire, c’est que la direction du Théâtre-Lyrique a dépensé beaucoup d’argent sans bénéfice pour la gloire de M. Wagner, et sans profit pour les compositeurs français, qui attendent toujours qu’on joue les œuvres qu’ils ont en portefeuille. Car il faut con-