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il vous semble entendre le bruit d’une table royale qu’on sert et qu’on dessert ! « Mais c’est de la folie !

Je mets entre guillemets cette insulte au génie, afin que le lecteur, ignorant de ces monstruosités, connaisse l’homme du Rienzi, ce mirmidon écrasé par les Titans qu’il cherche à atteindre de ses injures, après avoir vainement essayé de monter jusqu’aux cimes, d’où ils aperçoivent à peine leur blasphémateur impuissant.

M. Théophile Gauthier nous dit que M. Wagner inaugure en musique le règne du romantisme. Mon confrère oublie que le romantisme date de Beethoven et de Weber. Et je ne sais trop ce qu’ont à faire Beethoven et Weber avec le système wagnérien !

Qu’ont de commun tant de chefs-d’œuvre, dont nous faisons nos délices, leurs dispositions si admirables d’airs, de duos, de trios, de morceaux d’ensemble et de chœurs, avec ce Rienzi qui ne nous offre guère, en définitive, que des chœurs succédant à des chœurs ? Car en vérité, ce qui se chante dans les intervalles, si je puis employer cette expression en parlant de la musique de M. Wagner, ces récitatifs mal faits, sans sonorité lorsqu’ils ne crient pas, n’offrent rien qui puisse intéresser et encore moins