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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol1, 1874.djvu/42

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nombreux d’abord, qui bientôt va grossissant et prépare ainsi l’éclosion de la renommée.

En effet, il ne serait pas téméraire de supposer que, sans son œuvre de piano, répandue partout en Europe, la gloire de Beethoven ne serait peut-être, à cette heure qu’à son aurore. Aussi, quand nous nous rappelons les luttes de ce pauvre Berlioz, sommes-nous effrayés en songeant qu’il ne sera peut-être jamais connu. Quel est le directeur qui osera remonter ses opéras ? Quel est l’entrepreneur de concerts qui tentera jamais l’aventure avec, des partitions exigeant des frais si énormes ? L’avenir sera-t-il donc pour Berlioz aussi cruel que le passé ? Nous ne pouvons dissimuler nos craintes à cet égard.

Encore si l’auteur des Troyens s’était créé de nombreuses sympathies dans le public et chez les ai’tistes, on pourrait espérer un retour en sa faveur mais le caractère de Berlioz, la rudesse de ses expressions, qu’il n’a jamais su adoucir, n’étaient pas de nature à lui créer beaucoup d’adeptes. Si le nmsicien s’est toujours placé en travers des idées de son temps, il faut dire aussi que l’écrivain a été presque toujours bien ironique et bien injuste dans