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ses appréciations. Que de sévérités et que d’erreurs dans les premières années de sa critique ! Qui ne se souvient encore, par exemple, de son jugement sur Zampa ?

« Autant disait-il, le poëme qui a inspiré Mozart est vrai, d’une allure rapide, élégant et noble, autant celui de M. Mellesville est taux, entaché de lieux communs et de vulgarisme… Eh bien ! continue le critique, la musique d’Hérold n’a guère plus d’élévation dans la pensée, de vérité dans l’expression, ni de distinction dans la forme… La musique d’Hérold ressemble fort à ces produits industriels confectionnés à Paris d’après des procédés inventés ailleurs et légèrement modifiés… Quant à l’instrumentation de Zampa, on n’en saurait rien dire, sinon qu’elle est insuffisante en général, mais qu’à la coda les coups de grosse caisse sont tellement multipliés, rapides et furibonds, qu’on est tenté de rire ou de s’enfuir. »

Les erreurs passionnées de ce genre sont malheureusement trop nombreuses chez Berlioz.

Plus enclin à signaler ce qui lui déplaît chez certains auteurs qu’à confesser ses jouissances artistiques, on le voit s’acharner sans cesse contre les