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« empoigné, » c’est ce fragment scolastique. Cette forme musicale que, tout à l’heure encore, vous croyiez une chose savante, mais ennuyeuse, je vous le répète de nouveau, n’est autre chose qu’une fugue, qu’une fugue avec son sujet, sa réponse, ses contre-sujets, ses imitations, ses renversements, ses canons, sa pédale et sa strette. Et sur tous ces éléments rayonne l’éclatant génie de Rossini.

Dans certaines parties de cette Messe, le maître ne fut pas toujours aussi hien inspiré que dans cette fugue splendide du Gloria. Ailleurs on le retrouve tout entier avec ses indifférences sur le sujet qu’il traite, avec son scepticisme, mélangé de superstition italienne. Le scapulaire au cou, il parle quelquefois à Dieu comme s’il s’adressait à Sémiramis, doutant moins de l’existence de la reine de Bahylone que de la puissance qu’il vient de chanter et d’invoquer. Ce reproche, d’ailleurs, s’adresse à tous les Italiens qui ont traité la musique religieuse, depuis Pergolèse jusqu’à nos jours.

Malgré de suhlimes échiirs, Rossini n’a point dépouillé le vieil homme pour confesser sa foi. C’CvSt sans conviction apparente qu’il a répété le serment chrétien : Credo in unum Deum. Il y a telle