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phrase de l’orchestre où les paroles sacrées sont accompagnées par un rhythme théâtral. Il y a tel solo de ténor dans le Gloria qui n’est à vrai dire qu’une cavatine profane, et maints passages où le musicien n’a pas même daigné secouer l’éternelle formule du style de l’opéra italien.

En un mot, si dans cette Messe, si dans son Stabat, il s’est élevé sur l’échelle de Jacob, c’est surtout dans le Kyrie, dans le Gloria, dans quelques passages du Credo, dans le morceau d’orgue tout entier et dans l’Agnus Dei. Partout régnent l’abondance de l’idée mélodique, le coloris, la lumière, et l’accent dramatique. Quant à l’orchestration, elle est, selon nous, restée stationnaire. Le musicien semble n’avoir tenu aucun compte des exigences actuelles chez un public familiarisé, maintenant, avec la symphonie.

Le Kyrie, début de la Messe, écrit à quatre voix avec orchestre et orgue, se présente comme la magnifique préface de l’œuvre. Son chant séraphique est accompagné par un martellement des contre-basses et des basses qui en rehausse encore la beauté.

L’attaque du Gloria, est foudroyante. Un regard d’en haut était venu frapper le cerveau du compo-