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FAUST À L’OPÉRA.



Les illusions que se font les artistes sur leurs œuvres sont fréquentes, et bien des causes les expliquent et les justifient. Si l’artiste est à la mode, s’il est gâté par un public idolâtre, son jugement, obscurci par la fumée de l’encens, perd ses plus sûrs moyens de contrôle. La critique a su régler ses principes, ses points de repaire, d’où elle plane de toute sa hauteur sur l’œuvre qu’elle examine. Obscurcissez les points d’observation, enlevez-leur la lumière, la sérénité, placez le juge sous la pression naturelle de ses intérêts personnels, de la passion, et tout discernement devient impossible.

C’est précisément la situation où se trouve M. Gounod, le musicien préféré des femmes. Le compositeur ayant fait un tableau de genre, il l’exposa dans un cadre taillé à la mesure de l’œuvre, respectant ainsi la loi de l’harmonie en art. Aujourd’hui, détachant son aimable tableau de cette vignette appro-