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Le passage où il s’est montré le plus dramatique, c’est dans le trio qui précède et prépare le duel de Faust et de Valentin. Il y a là de l’énergie et de l’élan.

Quant aux airs de ballet, ajoutés pour les représentations de l’Opéra, ils sont indignes de la plume de M. Gounod.

Je ne veux pas pousser plus loin mes observations sur les points qui manquent à l’organisation dramatique de M. Gounod. Les défauts de Faust étaient fort atténués dans le cadre du Théâtre-Lyrique, mieux approprié à son inspiration intermittente. Le dernier acte de Faust, supportable au Théâtre-Lyrique, devient insuffisant sur la scène où l’on exécute le cinquième acte de Robert-le-Diable.

Que dirai-je de l’exécution ? Toutes les parties vocales sont-elles bien écrites pour les voix qui les chantent ? Les rôles de Faust et de Méphistophélès ne sont-ils point écrits trop bas pour MM. Colin et Faure ? Celui de Marguerite offre-t-il à Mlle Nilsson l’occasion de faire vibrer les cordes hautes de sa voix ? Non, assurément. Mlle Mauduit, charmante dans le rôle de Siebel, et M. Devoyod, dans celui