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Nous reconnaissons que la romance de Faust est sans contredit l’un des meilleurs morceaux de l’ouvrage ; que le quatuor du jardin ne manque pas d’intérêt scénique, bien que la musique en soit très-pâle ; que le célèbre duo des deux amants nous satisferait complètement, si, dans sa tendresse, dans sa passion, ne se trouvaient mêlées certaines tournures mélodiques, certaines désinances qui en altèrent la pureté et la sincérité.

J’ai dit, en commençant que M. Gounod manquait parfois de vérité, de naturel, de force, de puissance, et je m’attache à le prouver. En écoutant le chœur populaire des soldats, retrouvons-nous les vieux reitres que nous voyons dans les légendes, dans les gravures, dans l’histoire de ces temps barbares ? Le moyen-âge apparaît-il une minute dans ce mouvement du pas redoublé, qui accompagnerait mieux le défdé d’un de nos régiments que oelui des landsknecht de la Germanie, rentrant dans leurs foyers ?

L’auteur a-t-il été plus heureux dans la ballade du Rouet ? Ouvrez Schubert, faites vous chanter cet admirable lied : la Marguerite au Rouet, et je ne doute pas de votre réponse.