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L’ensemble du final est dit mollement et l’air d’Agathe chanté sans amour. Autres coupures : Interrogatoire de Max supprimé ; Adieux de Max supprimés ; Intercession du cœur de Max supprimée ; Arrivée et air du Prieur supprimés. Ne fallait-il pas céder la place à la Fille aux yeux d’émail ? À la scène que je viens d’indiquer on a substitué un hachis accommodé à la mode de la Cuisinière bourgeoise, et servi par ce pauvre Max, au mécontentement général. Je me permets aussi de faire remarquer que l’admirable sextuor est indiqué pianissimo et qu’on le chante à pleins poumons. Quant à l’Hymne final, il a donné lieu à une débandade générale !

Au résumé, M. Perrin a failli à ses habitudes dans cette nouvelle mise en scène, le moindre de nos soucis toutefois. Ce qui nous afflige davantage, c’est le sans-façon avec lequel il a traité la belle partition de Weber, la seule œuvre qu’il nous ait donnée depuis deux ans en dehors du répertoire ordinaire. Non seulement il l’a tronquée, mais il l’a confiée à des artistes qui ne possèdent pas le secret de cette musique. Son accent et sa poésie leur échappent. Ils ne voient que la note du texte, qui, lors-même, qu’elle serait donnée juste, ne suffirait