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encore plus de chaleur et de vérité dans l’expression, donnèrent à leurs morceaux de chant une base de plus en plus étendue. Les coupures primitives de l’air, quoique maintenues au fond, furent présentées d’une manière plus variée, les morceaux de transition furent eux-mêmes soumis à l’expression ; le récitatif se rattacha d’une manière moins arbitraire à l’air, y pénétra même comme expression nécessaire.

Mais lextension la plus considérable de l’air consiste en ce que plus d’un personnage fut appelé à participer à son débit, quand les besoins dramatiques l’exigeaient. Ainsi disparut avantageusement le caractère essentiellement monologique de l’ancien opéra. Les duos et les trios étaient connus depuis longtemps ; le caractère de l’air ne fut, au fond, modifié en rien par ce fait que deux ou trois personnages chantèrent dans le même morceau ; l’air, au point de vue de la mélodie et du ton thématique, resta semblable à lui-même, qu’il fût débité sous forme de monologue ou de duo ; les seuls changements qu’il subit furent des changements matériels, consistant en ce que les phrases musicales furent chantées par plusieurs voix, alternativement ou en chœur.