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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/133

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s’épanouit en plongeant notre âme dans le ravissement. Mais chez Mozart même il ne trouva cet aliment que lorsque sa nature entièrement musicale put s’unir avec une poésie saine et humaine, et ce ne fut qu’un heureux hasard lorsque ce phénomène se rencontra. Quand cet esprit fécondant abandonnait Mozart, ce qu’il y avait d’artificiel dans ce parfum ne pouvait se conserver qu’artificiellement, c’est-à-dire péniblement et sans vie véritable et nécessaire ; la mélodie, quelque soin qu’on mît à la cultiver, végéta dans un formalisme froid, seul héritage que le défunt pouvait laisser à ses héritiers[1].

Ce que Rossini, aux premières heures de sa jeunesse exubérante, observa autour de lui, ne fut que la moisson de la mort. S’il jetait les yeux sur l’opéra sérieux français, sur l’opéra prétendu dramatique, il ne voyait avec toute la pénétration de la jeunesse qu’un cadavre fastueux, que Spontini ne réussissait pas à ranimer, puisque lui-même, comme pour une apothéose solennelle, était en train de

  1. Peut-être aurait-il mieux, valu supprimer ce galimatias prétentieux, mais nous l’avons conservé comme pendant à la musique de M. Wagner.
    (Note du traducteur.)