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celui-ci leur donna de bonnes lettres de recommandation pour toutes les Cours, pour tous les lords, pour tous les banquiers qui s’amusèrent, dans leurs salons voluptueux, aux gais refrains des enfants des Alpes, quand ils chantèrent leur dierndel. Les jeunes gens marchèrent, au son des airs de Bellini, au meurtre de leurs frères, chantant aussi leur dierndel, et les mélodies des opéras de Donizetti, car la fleur ne reparut plus !

C’est un trait caractéristique de la mélodie populaire allemande, qu’elle se manifeste à nous moins dans des rhythmes courts, vifs et singulièrement mouvementés dans des traits de longue haleine, tantôt gais, tantôt pleins de sentiment. Une chanson allemande, dépourvue d’harmonie, est chose que nous ne pouvons concevoir ; partout, nous l’entendons chanter au moins à deux voix. L’artiste l’imite lui-même, provoqué à faire une basse ; et la seconde partie vient compléter la mélodie harmonique. Cette mélodie est la base de l’opéra populaire de Weber ; affranchie de toute particularité locale et nationale, elle exprime les sentiments d’une façon large et générale ; elle n’a pas d’autre parure que le sourire du sentiment intime le plus doux et