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constances purement musicales, et que cette pression elle-même eut pour cause la tâche contre nature du musicien, consistant à donner à la fois au drame l’extension et l’expression.

Nous reviendrons, plus tard, à la position du poète vis-à-vis de l’opéra le plus récent ; quant à présent, nous nous attachons seulement à rechercher, au point de vue du musicien, jusqu’oii devait le conduire ses efforts et son erreur.

Le musicien, qui, quoi qu’il fît, ne pouvait donner que l’expression, et rien que l’expression, devait perdre le pouvoir réel de l’expression saine et vraie, à mesure que dans son effort absurde, il se condamnait à remplir un formulaire terne et vide. Au lieu de demander au poëte un homme, il s’était contenté d’un mannequin qu’il drapait à volonté dans des vêtements variés, préoccupé uniquement d’éblouir par l’éclat et la disposition des couleurs. Ne pouvant donner au mannequin les chaudes pulsations du corps humain, et ses moyens d’expressions s’appauvrissant de plus en plus, il était réduit à ne plus avoir en vue que des variétés de formes et les couleurs de ces vêtements.