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cipaux du drame musical, on réserva aux masses « émancipées » qui les entourent et qui devaient refléter sur eux ce caractère, la mission de représenter l’action. Nous avons fait remarquer aussi qu’on ne pouvait donner à ces masses un caractère distinct et saisissable que par le costume historique, et que le compositeur avait été contraint, pour maintenir sa suprématie, d’absorber en se détournant des voies purement musicales, le décorateur et le costumier, auxquels revenait en réalité le mérite du rétablissement de la caractéristique historique. Nous avons vu enfin comment la tendance désespérée de la musique instrumentale a fourni au compositeur un genre particulier de mosaïque mélodique, qui, grâce à des assemblables arbitraires, lui offrait le moyen de paraître étrange, original toutes les fois qu’il le voulait : procédé auquel le compositeur croyait pouvoir imprimer le cachet d’une caractéristique spéciale par l’emploi d’un orchestre réglé en vue d’une surprise purement matérielle.

Nous ne devons pas perdre de vue que tout cela était, après tout, impossible sans le concours du poëte. Examinons donc un moment les rapports qui, dans les temps les plus récents, se sont établis entre le musicien et le poëte.