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vent commençait à tourner, jusqu’au jour où Auber et Rossini, avec la Muette et Guillaume Tell, firent de ce vent une véritable tempête.

Comme Meyerbeer alors arriva vite à Paris ! Là il trouva dans le Weber conçu à la française (qu’on se rappelle Robin des Bois) et dans le Beethoven emberliozé des éléments trop éloignés de l’esprit d’Auber et de celui de Rossini pour qu’ils aient pu y faire attention, mais que lui, Meyerbeer, à l’aide de son universelle aptitude, sut très-bien apprécier. Tout ce qui s’offrit ainsi à lui, il le réunit dans une phrase monstrueusement embrouillée, phrase d’un son si criard et si aigu qu’Auber et Rossini cessèrent tout à coup d’être entendus : le terrible diable « Robert » les emporta tous les deux emsemble.

VI

Il y a quelque chose de profondément triste, quand on passe en revue l’histoire de notre opéra, de ne pouvoir dire du bien que des morts et d’être obligé de poursuivre les vivants avec un acharnement impitoyable ! Si nous voulons être sincère,