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Nous pouvons procéder à cette étude, maintenant que nous avons démontré l’erreur dans son essence et qu’il ne nous reste plus pour nous en convaincre complètement qu’à l’observer dans quelques-uns de ses traits les plus reconnaissables.

Je n’ai pas entrepris de présenter une critique des opéras de Meyerbeer, mais bien de montrer en eux l’essence de l’opéra moderne dans sa relation avec le genre en général. Si j’ai été contraint, par la nature du sujet, de donner à mon exposition un caractère historique, je ne me suis cependant pas laissé entraîner dans les détails historiques.

Si j’avais à caractériser l’aptitude et la vocation de Meyerbeer pour la composition dramatique, dans l’intérêt de la vérité que je poursuis, je relèverais surtout dans ses œuvres un phénomène remarquable. Le vide, la lassitude, et la nullité artistique y Sont si flagrants, que nous sommes tentés de réduire à zéro son aptitude musicale spéciale comparée même à celle de la grande majorité des compositeurs ses contemporains. Nous ne nous étonnerons cependant pas des grands succès obtenus par Meyerbeer