Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/270

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 262 —

la musique et rien autre chose que la musique. Regardez Mozart ! Fut-il un musicien moins grand, parce qu’il n’était absolument que musicien, parce qu’il ne pouvait ni ne voulait être autre chose que musicien ? Voyez son Don Juan ! La musique a-t-elle jamais acquis ailleurs une individualité aussi riche ? S’est-elle jamais caractérisée avec autant de sûreté et de précision, avec plus d’abondance que là où le musicien, suivant la nature de son art, n’était autre chose qu’une femme aimant sans réserve ?

Mais arrêtons-nous pour nous demander quel sera l’homme que cette femme doit aimer sans réserve ? Examinons bien, avant de livrer l’amour de cette femme, si l’amour correspondant de l’homme vaut d’être mendié ; voyons si cet amour n’est pas également nécessaire à l’homme, s’il ne lui est pas salutaire ?

C’est donc le poète que nous allons considérer maintenant.........................

R. Wagner.