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consciencieux, de ce travail caractéristique de musiciens qui ne se contentent pas de se faire des compliments réciproques, qui ne s’imaginent pas tout deviner d’emblée, qui, au contraire, en présence de ce qu’ils n’ont pas encore compris, se sentent humbles et inquiets cherchant à attaquer les difficultés par le côté où ils sont sur leur terrain, par le côté technique.

L’influence exercée sur le musicien français par l’école italienne, dont il relève presque immédiatement, a ceci de bon, que la musique ne lui devient accessible qu’à travers le chant ; bien jouer d’un instrument, c’est, pour lui, faire bien chanter cet instrument. Et, comme je le disais tout à l’heure, cet excellent orchestre chantait la symphonie en question.

Mais, pour la chanter convenablement, il leur fallait observer le rhythme exact : et c’est là une seconde découverte que je fis en cette circonstance. Le vieil Habeneck n’était guidé dans cette recherche par aucune vue abstraite, par aucune inspiration esthétique. Ce n’était point un génie créateur, mais il avait découvert le véritable rhythme en amenant