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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/303

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m’arriva peu après, — et, cette fois encore, à l’occasion du même passage de la Huitième Symphonie, — avec un autre célèbre chef d’orchestre, un de ceux qui ont succédé à Mendelssohn dans la direction des concerts de Leipzig. Celui-là aussi était entré dans mes vues et m’avait promis de ralentir convenablement la mesure de ce passage, à un concert où il dirigeait l’orchestre, et auquel il m’avait invité. Il ne me tint pas parole, et s’en excusa d’une assez singulière façon : il m’avoua en riant que, par suite des préoccupations de toutes sortes qui l’avaient assiégé, en sa qualité de directeur du concert, ce n’était qu’une fois l’exécution commencée qu’il s’était souvenu de la promesse qu’il m’avait faite ; que, naturellement, il n’avait pu modifier tout-à-coup le rhythme accoutumé, et s’était vu obligé, cette fois encore, de s’en tenir à l’ancienne mesure. Cette explication m’affecta péniblement ; cependant, j’étais content d’avoir au moins trouvé quelqu’un qui ne se refusât pas à constater la différence par moi signalée, et qui ne trouvât pas qu’il fût indifférent d’employer un rhythme ou l’autre. Je ne crois pas, du reste, pouvoir, en cette circonstance, accuser le chef d’or-