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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/315

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souciance avec laquelle sont employées des formes de phrases parfaitement banales ; il faut en chercher la raison dans le caractère même de cet allegro, dont l’objet n’est nullement de nous captiver par la cantilène, mais bien plutôt de nous jeter dans une sorte d’ivresse par la précipitation du mouvement.

Sans entrer dans de plus amples détails, je me borne à insister sur ce seul point : il y a un abîme entre le caractère de l’ancien allegro, de l’allegro classique ou naïf, et le caractère du nouvel allegro, de l’allegro sentimental, de l’allegro de Beethoven proprement dit.

Quel est le rapport au point de vue de l’exécution, du second au premier ? Que peut-il advenir (en choisissant, pour mettre en lumière, l’innovation surprenante de Beethoven, la tentative la plus hardie qu’il ait faite en ce genre) du premier passage de sa Symphonie héroïque, s’il est exécuté avec le même rhythme qu’un allegro d’ouverture de Mozart ? Y a-t-il, je le demande, un seul de nos chefs d’orchestre qui se soit jamais avisé de l’exécuter autrement, c’est-à-dire