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L’Allemand est gauche et roide quand il se manière ; mais il est sublime et nul ne l’égale, quand la passion l’anime. Faut-il donc mentir à ce naturel pour l’amour de ces messieurs ?

Au fond, voici la situation : Toutes les fois que j’ai eu maille à partir avec quelque jeune musicien ayant subi l’influence de Mendelssohn, il n’a jamais su que m’opposer invariablement la maxime émise par le maître : en composant, ne songer ni à l’énergie, ni à l’effet ; éviter avec soin tout ce qui pourrait y ressembler, ou y conduire. C’est parfait et excellent, et en réalité, il n’est jamais arrivé à aucun des disciples restés fidèles au maître, de se rendre coupable d’énergie ou d’effet. Mais il me semble que c’est là une maxime purement négative ; quant à la partie positive de l’enseignement, elle ne m’a pas semblé remarquablement développée. Je suis fondé à croire que l’enseignement tout entier du Conservatoire de Leipzig se base sur cette maxime négative ; il m’est revenu que, dans cet établissement, elle devient pour les jeunes gens l’origine d’un véritable tourment ; en revanche, les dispositions musicales les mieux accusées sont mal accueil-