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lies chez eux, pour peu qu’ils montrent de la répugnance à voir dans la musique autre chose que l’art de psalmodier.

Enfin, et ceci se rattache plus directement à notre sujet, les effets de cette maxime négative se sont fait sentir jusque dans l’exécution de nos œuvres classiques. Le sentiment qui y prédomine, c’est la crainte de pécher par trop d’énergie. Je suis fondé à croire notamment que les compositions de Beethoven pour piano, où s’accuse de la manière la plus caractéristique le style original du maître, ne sont ni sérieusement étudiées, ni réellement exécutées par les adeptes de l’école en question. Longtemps j’ai nourri le désir de trouver quelqu’un qui pût me faire entendre la grande sonate en mi bémol ; ce désir a été satisfait, mais dans un camp tout autre que celui où la maxime de Mendelssohn sert de base à la discipline classique. C’est aussi l’illustre Franz Liszt qui a contenté mon envie d’entendre jouer du Bach. Bach, il est vrai, est étudié avec prédilection dans l’école dont nous parlons ; ici, où il ne pouvait être question de l’effet dans le sens moderne, ni de la drastique (sic) de Beethoven, ce bienheu-