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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/333

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son ami Mendelssohn, parle du « besoin » qu’éprouvait le maître de produire un opéra vraiment « allemand. » Or, il y a certains résultats que l’on peut atteindre à l’aide de conventions ; mais ce « caractère allemand » et cette « noble sérénité », que méditait la perfide intelligence de Mendelssohn, voilà ce qui échappe à la facture ; il n’y a ni anciens ni nouveaux Testaments qui en donnent la recette.

Où le maître n’a pas réussi, apôtres et disciples ont échoué. M. Hiller, qui ne s’étonne de rien, crut avoir emporté la palme ; il ne s’agissait, lui semblait-il, que de « saisir l’occasion aux cheveux » ; pareille occurence se présentait tous les Jours, sous ses propres yeux, en la personne de ses concurrents, et il pensait qu’avec un peu de patience, comme il en faut aux jeux de hasard, il arriverait, lui aussi, un beau jour, à tenir enfin la corde. Hélas ! jamais la susdite occasion favorable ne s’est présentée. Personne n’a su la saisir, pas même le pauvre Schumann. C’est en vain que dans l’église de la modération, tant de sectaires de haut et bas étage ont tendu désespérément leurs mains vers ce but si désiré — le véritable opéra à succès.