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dont ils sont doués, que l’on doit en attribuer le mérite, de même que pour la partie orchestrale, c’est au sens musical des exécutants qu’il est bon d’en savoir gré.

Par contre, il suffit d’étudier d’un peu près une partition comme celle de la Norma, par exemple, pour voir ce qui peut advenir d’une musique aussi a inoffensive » dans la pensée de celui qui l’a écrite : rien que la série des transpositions, cet adagio en fa dièze majeur, cet allegro en fa majeur, et, entre les deux (à cause de la musique militaire), une transition en ré dièze majeur, offre un spécimen vraiment terrifiant de la musique dont le chef d’orchestre estimé bat la mesure avec une assurance imperturbable.

C’est à Turin, en Italie par conséquent, et dans un théâtre de faubourg, qu’il m’a été donné d’entendre, pour la première fois, jouer correctement et entièrement le Barbier de Séville. Nos maîtres de chapelle ne se donnent pas la peine de rendre justice à cette innocente partition [1], parce qu’ils n’ont pas même le pressentiment de cette vérité :

  1. Lorsque M. Wagner veut plaisanter, il ne recule devant aucune sottise.
    (Note du traducteur.)