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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/347

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major de notre armée de batteurs de mesure — auquel je croirais pouvoir confier en toute assurance le soin de diriger l’exécution d’un seul passage de mes opéras.

En revanche, il m’est arrivé çà et là, de tomber sur de pauvres diables qui ne manquaient ni d’habileté ni de talent lorsqu’il s’agissait de diriger un orchestre. Ceux-là ne peuvent manquer de compromettre leur avenir, précisément parce qu’ils se rendent compte de l’incapacité de messieurs nos maîtres de chapelle de haute volée, et aussi parce qu’ils ont le tort d’en parler à l’étourdie. Par exemple que, dans un orchestre qui exécute le Figaro, sous la conduite d’un général semblable à ceux dont nous parlons, il se trouve un musicien qui découvre les fautes les plus grossières, fautes qui toujours passent inaperçues des chefs, ce sera évidemment pour ce musicien une mauvaise recommandation. Ces pauvres diables si bien doués sont destinés à périr de malemort, comme jadis les hérétiques.

Nous sommes donc conduits à douter que ces messieurs soient, au fond, de véritables musiciens.