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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/348

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Manifestement, ils n’ont aucun sentiment de la musique ; ils ont de l’oreille (au point de vue mathématique, non au point de vue de l’idée) ; ils ont du coup d’œil, ils lisent couramment et déchiffrent un morceau à première vue (du moins un grand nombre d’entre eux) ; bref, ce sont véritablement des gens du métier. Quant à leur allure de « gens du monde », on ne peut — après tout — leur en faire un reproche ; si, d’ailleurs, on la leur enlevait, que resterait-il ? Un homme de talent ? Non. Assurément, ce sont des musiciens, de bons musiciens, et, tout ce qui est musique, ils le connaissent et le peuvent pratiquer. Et cependant lorsqu’il s’agit de passer à l’exécution, ils confondent tout, et mettent la charrue avant les bœufs.

L’aptitude extraordinaire de Mozart pour les mathématiques pourrait peut-être nous aider à éclaircir la question. Il semble, chez ce musicien, dont une dissonnance affectait à un si haut degré, la sensibilité nerveuse, et dont le cœur était rempli d’une bonté si exubérante, que les deux extrêmes du génie musical se soient trouvés en contact immédiat. Par contre, la manière naïve dont Beethoven s’y pre-