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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/43

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Par le fait, la nouvelle musique dramatique française a porté à l’opéra populaire allemand un coup fatal si décisif, qu’on peut le considérer comme n’existant plus. Il faut parler avec détails de cette dernière période non-seulement parce qu’elle a exercé une puissante influence sur l’Allemagne, mais aussi parce qu’il semble aujourd’hui que l’Allemand finira par y dominer.

Cette période remonte à Rossini. Avec une légèreté hardie permise à son seul génie, il renversa tout ce qui restait de ta vieille école italienne, réduite déjà, d’ailleurs, aux formes d’un squelette. Son chant joyeux et plein de verve se répandit sur le monde ; ses qualités, la facilité, la fraîcheur et la richesse de la forme, prirent de la consistance chez les Français. Les tendances rossiniennes y revêtirent plus de caractère, en même temps qu’elles s’y perpétuèrent dans leur génie national, sous des dehors plus sérieux. Indépendamment de cette influence, et dans un esprit tout à fait national, les maîtres français produisirent, alors, ce qu’on peut citer de meilleur dans l’histoire artistique du peuple français. Les qualités, le caractère enfin de lanation s’exprimèrent dans leurs œuvres. Les aimables sentiments chevaleresques de la vieille France rayonnent dans Jean de