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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/44

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Paris, le charmant opéra de Boïeldieu. La vivacité, la grâce, l’esprit et l’âme des Français fleurissent dans l’opéra-comique, ce genre qui est si pleinement, si exclusivement le leur.

La musique dramatique française atteignait son summum dans l’incomparable Muette de Portici d’Auber, — une œuvre nationale, comme chaque nation peut tout au plus, en montrer une.

Cette impétueuse énergie, cette mer d’impressions et de passions, peintes avec les plus chaudes couleurs, traversée par les mélodies les plus originales, ce mélange de grâce et de force, de charme et d’héroïsme, n’est-ce pas la plus complète personnification de la nation française ? Et cette étonnante œuvre d’art pouvait-elle être produite par tout autre que par un Français ? On ne peut dire autre chose si ce n’est que, par cette œuvre, la nouvelle école française arrive à son apogée, et qu’elle acquiert par là « l’hégémonie » du monde civilisé[1].

Comment s’étonner alors, que l’Allemand si impartial et si hospitalier n’ait pas tardé à reconnaître avec un enthousiasme sans bornes l’excellence des

  1. Méphistophélès : « Vous parlez déjà presque comme un Français ! » (Note de l’éditeur.)