Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/48

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écrit tant d’œuvres superbes, dans le goût le plus noble, pour un peuple qui n’eût pas aimé, compris la musique, qui n’en eût fait qu’un « délassement frivole ? » Mais qui donc croira cela ?

Oui, l’Allemagne occupe une place considérable dans l’histoire de la musique, et même la première, le fait est hors de doute, dans le genre symphonique. Mais si l’Allemand aime et comprend la musique, il ne s’ensuit pas qu’il faille nier à d’autres peuples les aptitudes musicales. Passer sous silence ce que l’Italie a produit dans ce grand art, c’est fermer les yeux à la lumière du soleil, et n’envisager la musique italienne qu’à travers les boufonneries de l’école napolitaine et les brutalités de M. Verdi.

Prétendre aussi que l’Allemand traite toujours la musique en chose sainte, c’est oublier les théâtres et les tavernes où elle ne se montre que sous les formes les plus vulgaires. Cette peste qui nous a gangrenés — l’offenbachisme, puisqu’il faut l’appeler par son nom, — ne nous est-elle pas venue d’Allemagne, et de l’austère Prusse encore ? N’ai-je pas connu, au-delà du Rhin, de braves gens qui n’aimaient et ne comprenaient que les valses de Strauss ou de Lahner ! Et ces fameux « pots-pourris » que M. Wagner nous reproche dans son chapitre sur