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Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/47

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Heureusement l’histoire se charge de désabuser M. Wagner sur ce point ; nous allons le montrer.

En ce qui concerne la science, on sait, en effet, que la Hollande et la Belgique ont vu naître les premiers contrepointistes, et leurs successeurs sont Italiens autant qu’Allemands. Les premiers se montrent même supérieurs aux seconds par la clarté et la pureté du style. C’était l’opinion de Cherubini, et elle fait loi.

Notre grand Rameau, comme théoricien, n’a rien non plus à envier aux savants allemands. Et n’est-ce pas se moquer du monde, et surtout de la vérité, que de ne considérer la vieille et illustre école italienne que comme une collection de chanteurs et de virtuoses ?

Comment ces maîtres savants et sévères qui se nomment Palestrina, Vittoria, Marcello, Durante, Scarlati, Léo, Porpora — le maître de Haydn — Lulli, Piccini, Sacchini, Salieri ne seraient que des virtuoses ? Et Cherubini, l’auteur du Requiem en ut mineur, celui auquel Beethoven écrivait : « Vous êtes de tous mes contemporains celui que j’estime le plus », ne serait donc également qu’un virtuose ?

Enfin d’aussi grands artistes auraient, selon vous,