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Malgré les observations que nous croyons devoir faire à M. Wagner, la dernière partie de son travail sur la musique en Allemagne est fort intéressante. Ce qui la gâte, c’est cette constante préoccupation chez l’auteur de tout sacrifier au génie de sa nationalité.

Nous serons plus juste que lui en reconnaissant que le passage de son livre sur Mozart, élevant, comme il le dit, « l’école italienne de l’Opéra jusqu’à l’idéal le plus parfait, » est remarquable. Mais M. Wagner prouve encore là, combien nous avons raison de prétendre que l’art musical doit une somme égale de progrès à la race allemande et à la race italienne. M. Wagner en ne l’avouant pas, fait suspecter sa bonne foi. Nous ne lui passerons pas non plus cette phrase : « Mozart, en s’assimilant l’art italien, sut ennoblir ses qualités. » Il nous permettra de lui répondre qu’il existe chez Cimarosa, contemporain de Mozart, des qualités de premier ordre. Certains fragments du Matrimonio segreto, par exemple, le quatuor Sento in petto un freddo gelo ; l’air Pria che spiinti in ciel l’aurora, le récitatif de Carolina — Come tacer lopoi se in un ritirio sont des pages qui ne pouvaient être ennoblies même par Mozart.