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nement, et au catholicisme peut-être ; et c’est ce que pense M. Wagner, quoiqu’il ne le dise pas.

Mais les œuvres catholiques des Palestrina, des Vittoria, des Marcello, des Durante avaient-elles donc besoin de la réforme des maîtres allemands ? L’histoire nous prouve le contraire, puisque Haydn, un véritable novateur celui-là, fut demander à l’Italie l’art de dégager le chant du lourd et monotone mécanisme de la fugue et que, Mozart suivit son exemple.

Quant à cette assertion que « la musique protestante est à l’exclusion de toute autre cultivée en Allemagne, » elle est absolument fausse. M. Wagner qui a dirigé la « chapelle » catholique de Dresde le sait aussi bien que nous.

La musique dite protestante fut, au point de vue de la forme, ce qu’elle pouvait être au temps des Bach, des Graum et des Haendel, une manifestation de l’art religieux dans la langue d’alors. Il en fut de même des œuvres religieuses des vieux maîtres de l’Italie ; Allemands et Italiens écrivaient leurs chefs-d’œuvre avec les moyens et les principes de leur époque et sans penser, je crois, à se livrer bataille.