Page:Charnacé - Musique et Musiciens, vol2, 1874.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
— 53 —

Certes, nous devrions considérer cet auteur comme bien incapable si nous admettions qu’en composant cette pièce d’harmonie il avait en vue une véritable introduction à son œuvre dans le sens complet du mot. Le libre développement de l’ouverture, comme pièce d’harmonie spécifiquement caractéristique, était interdit à ces compositeurs, qui étaient exclusivement limités à l’emploi de l’art du contre-point pour allonger une phrase purement instrumentale. La « fugue », qui par ses formes compliquées était seule à leur disposition, leur servait de prologue pour l’oratorio comme pour l’opéra, et l’auditeur devait arriver à en comprendre seul le sens exact, allongement et abréviation, transposition et déduction étroite.

La grande stérilité de cette forme paraît avoir fait comprendre aux musiciens la nécessité d’employer et de composer la symphonie à l’aide de types différents réunis ensemble. Deux phrases d’harmonie, rapidement mouvementées, étaient ici interrompues par une expression lente et douce, et par ce moyen, les principaux caractères du drame mis en opposition pouvaient s’exprimer d’une manière sensible. Mais il fallait le génie d’un Mozart pour créer dans cette