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tion servant de préparation à l’action scénique à tous les points de vue, c’est un drame dans le sens le plus idéal.

La manière du maître, aussi loin que nous pouvons la suivre, nous permet de deviner quelle profonde nécessité intérieure le poussait à la conception de cette gigantesque ouverture. Il s’agissait pour lui de concentrer dans son unité une action majestueuse, affaiblie et entravée par des détails mesquins appartenant au sujet dramatique, et de la produire dans son nouveau développement idéal, alimenté seulement par ses impulsions les plus spontanées. C’est le fait d’un cœur puissamment aimant qui, entraîné par une noble résolution, brûle du désir de descendre comme un ange de consolation et de liberté dans les profondeurs de la mort. Une seule pensée pénètre tout l’ouvrage : celle de la liberté conduisant dans la plus vive allégresse un ange de lumière au secours de l’humanité souffrante ; nous sommes transportés dans un sombre cachot où n’arrive pas un seul rayon de lumière. Les soupirs, les gémissements de l’âme qui de ses profondeurs, appellent la liberté, interrompent seuls l’épouvantable silence de la nuit. Un regard ardent y descend avec le dernier rayon de soleil.