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elles ont amené au système des pots-pourris d’Auber et de tutti quanti, c’est du moins par des chemins enchanteurs.

M. Wagner trouve que les ouvertures de Guillaume Tell et de Zampa « n’appartiennent pas à l’histoire de l’art, mais bien à celle des succès de théâtre, » En se plaçant au point de vue très-élevé et très-exclusif de M. Wagner, on peut accepter comme juste l’observation en ce qui concerne la seconde, mais nous ne passons pas à M. Wagner son dédain pour l’ouverture de Guillaume Tell, Qu’il dise que la dernière partie de l’œuvre n’est qu’un allegro brillant, assimilable à un succès de théâtre, passe encore, mais le début avec chant des violoncelles divisés, mais l’orage, le plus beau qu’on ait imité en musique après celui de la Pastorale de Beethoven ; mais le ravissant « Ranz des vaches, » tout cela, n’en déplaise à M. Wagner, appartient à l’histoire de l’art et du très-grand art. Ce n’est pas seulement une admirable musique, nous prétendons qu’elle satisfait aux principes de M. Wagner, parce que les différents « mouvements, » sans être empruntés aux motifs de l’opéra, sont à la hauteur du drame, et que cette musique peint à larges