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J’ai sous les yeux le travail d’un critique d’art capable et expérimenté. C’est un article assez long de la Gegenwart, intitulé l’Opéra moderne. L’auteur y groupe de la façon la plus intelligente tous les faits marquants de l’histoire de l’opéra moderne et en déduit clairement l’erreur sur laquelle il repose. Cette erreur, il met presque le doigt dessus, il la montre à nos yeux ; mais il se sent si impuissant à en indiquer la source, qu’au lieu de se prononcer sur ce point, il préfère se perdre dans l’exposition la plus erronée des faits eux-mêmes, troublant en quelque sorte le miroir qu’il avait éclairé d’une si vive lumière.

Il sait que l’opéra n’a pas d’origine historique, je veux dire naturelle, qu’il n’est pas né du peuple, mais bien de l’arbitraire artistique. Il en devine très-bien le caractère funeste, lorsqu’il fait cette déclaration : « c’est une grave méprise chez la plupart des compositeurs contemporains, tant allemands que français, de chercher à atteindre par la voie de la caractéristique musicale, des effets qu’on ne peut obtenir que par le langage intelligible de la poésie dramatique. »

Cet écrivain arrive à se demander si l’opéra n’est