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Page:Charpentier - Un Don Juan dans la littérature japonaise, paru dans Le Figaro, 05 mai 1906.djvu/19

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Mais, comme c’était le bonheur qu’il avait aimé et désiré, plus encore que la femme, il retourna d’abord à la maison destinée par lui à être le refuge, de leurs amours.

Hélas ! la maison, quoique si coquette dans la lumière du soleil et dans le cadre du jardin tout éclairé de rayons, cette villa légère et jolie lui fut pesante, affreusement. Il tâcha d’en subir le fardeau durant quelques heures et d’oublier la tristesse de cette mort en imaginant les scènes de délices, les jours et les nuits de félicité qu’il y eût passés avec celle qu’il se représentait vivante…

L’illusion, un moment soutenue, accroissait le désir ; mais le désir, se heurtant devant l’évidence de la solitude et de la mort, devenait bientôt un plus grand mal. Et Genji aima alors son amie perdue, plus profondément qu’il ne l’avait chérie jusque-là.