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Page:Charpentier - Un Don Juan dans la littérature japonaise, paru dans Le Figaro, 05 mai 1906.djvu/18

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Ukon, la servante, suivait à pied la voiture ; elle pleurait sa maîtresse, sans maudire celui qui avait causé le drame, comme s’il eût été naturel et juste que ce prince, jeune, capricieux et charmant, fît souffrir et même mourir pour lui.

Quant à Koremitsu, il ne pensait à rien, sinon que Genji lui occasionnait de très fâcheuses corvées.

Qu’avait fait, de son côté, le prince amoureux, et déçu ?

Genji, après avoir erré dans la campagne parfumée, s’arrêta tout à coup. Et, regardant en lui, il s’aperçut que chaque pas qu’il faisait pour s’éloigner accentuait son regret de l’amie perdue et le rapprochait de la douleur qu’il avait cru fuir.