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des spectacles aussi cruels que dégoûtans ? En Angleterre, les combats de coqs, les combats de chiens, les combats d’hommes presque brutes, dont la tête s’est durcie par les coups et pour les coups ; en Espagne, les Auto-da-fé et les combats de taureaux ; à Berne, la procession de Pâques… Si l’Europe est tout-à-l’heure replongée dans la barbarie, comme on a lieu de le craindre, ce malheur lui arrivera avant que sa civilisation ait été nulle part complette et entière. Vous avez évité de parler de l’Allemagne, me dit Mme. d’Altendorf. Croyez, Madame, lui dis-je, que ce n’est pas chez vous qu’on peut penser que l’esprit, le goût, la générosité, que rien enfin de ce qui est agréable et beau, manque aux Allemands ni à l’Allema-