Page:Charrière - Trois femmes, 1798.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

se. Il n’y avoit pas bien du mal à cela, car Mme. la Marquise toujours occupée de sa toilette ou de ses vapeurs, ne faisoit œuvre de ses mains. Ma pauvre Tante ! dit Émilie, en soupirant. Oui, dit Josephine, elle fut bien triste après la mort tragique du Chevalier de ***. Je lui en vis recevoir la nouvelle. Un ami lui rapporta ses lettres et son portrait. Ah, Jésus ! dans quel état je la vis les quatre ou cinq premiers jours ! L’ami du Chevalier commençoit à la distraire quand il fallut se quitter. Il avoit une compagnie dans l’armée de Mirabeau. Sans doute ils se seront revus à Manheim, où son mari l’a menée.

La toilette d’Émilie s’acheva sans qu’elle rouvrît la bouche. Elle n’en avoit que trop entendu, et n’eut garde