Page:Charrière - Trois femmes, 1798.djvu/72

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me sont plus sacrés que les vôtres ; je n’y renoncerai jamais pour vous. » Elle remit le livre comme elle l’avoit trouvé, et nous continuâmes à marcher sans rien dire ; mais je lisois dans ses mouvemens, dans sa démarche lente d’abord, puis précipitée : Seroit-il vrai ? Ces mots me conviendroient-ils ? Vous êtes l’arbitre de mon sort ! Mais ne vouloir jamais sortir d’ici, et prendre contre moi des précautions, des résolutions si fortes, si décisives ! En France les femmes régnent, dit-on. Quelle différence ! Ah, bon Dieu ! quelle différence !

En revenant au chateau, je trouvai Théobald qui alloit et venoit comme un homme préoccupé. Je l’abordai,