sonnable ; et au contraire froid et sec en la vieillesse, est bon pour la raisonnable, mal pour la vegetative.
Par maladie ardente, le cerveau fort eschauffé et subtilisé, est propre à l’invention et divination, mais impropre à maturité et solidité de jugement et sagesse.
Pour tout cela nous ne voulons pas dire que l’esprit
ne tire un grand service des sens, et mesmement au
commencement, en la descouverte et invention des
choses : mais nous disons, pour defendre l’honneur
de l’esprit, qu’il est faux qu’il depende des sens, et
ne puisse rien sçavoir, entendre, raisonner, discourir
sans les sens ; car au rebours toute cognoissance vient
de luy, et les sens ne peuvent rien sans luy.
Au reste, l’esprit procede diversement et par ordre pour entendre : il entend du premier coup tout simplement et directement ; sçavoir, un lion, puis par conjonction qu’il est fort ; car voyant par les effects de la force au lion, il conclud qu’il est fort par division ou negative : il entend que le lievre est craintif ; car le voyant fuyr et se cacher, il conclud que le lievre n’est pas fort, parquoy il est peureux. Il cognoist aucuns par similitude, d’autres par un recueil de plusieurs.