si du tout elles n’appartenoient
au mesme maistre ouvrier, et n’estoient de
mesme mere, et de mesme famille avec luy,
comme si elles ne le touchoient et n’avoient
aucune part ou relation à luy. Et de là il vient
à en abuser et exercer cruauté, chose qui
rejalist contre le maistre commun et universel
qui les a faictes, qui en a soin, et a dressé
des loix pour leur bien et conservation, les
a advantagées en certaines choses, renvoye
l’homme souvent vers elles, comme à une eschole.
Mais cecy est le subject du chapitre XXXV ci-dessus
[1].
Or, tout cecy ne deroge aucunement à la doctrine commune, que le monde est faict pour l'homme, et l'homme pour Dieu ; car outre l'instruction que l'homme tire en general de toute choses haute et basse pour cognoistre Dieu, soy, son devoir ; encores en particulier de chacune, il en tire profit ou plaisir ou service. De ce qui est pardessus soy qu'il a moins en intelligence et nullement en sa puissance, ce ciel azuré, tant richement contrepointé d'estoiles, et ces flambeaux roulants sans cesse sur nos testes, il n'en a ce
- ↑ Dans l'excellente édition de 1604, (celle que Charron lui-même avait préparée), on lit : « ceci est le subject du chapitre suyvant ». Je ne sais pas pourquoi l'édition de 1635 et celle de Dijon renvoyent, au contraire, à un chapitre précédent. Serait-ce parce que, dans la chapitre qu'elles citent, Charron parle, en effet, beaucoup plus que dans celui qui va suivre, de tous les avantages des bêtes ?