qui s’accommodent facilement où ils se trouvent
attachés. Et quant aux desbauches, elles
viennent du desreiglement des mœurs, qu’aucune
liberté n’arreste. Et de faict les adulteres
se trouvent en la polygamie et repudiation ;
tesmoin chez les juifs, et David, qui ne s’en
garda, pour tant de femmes qu’il eust : et au
contraire ont esté long-temps incogneus en des
polices bien reiglées, où n’y avoit polygamie
ny repudiation ; tesmoin Sparte et Rome
long-temps après sa fondation. Il ne s’en faut donc
pas prendre à la religion qui n’enseigne que
toute netteté et continence.
La liberté de la polygamie, qui semble aucunement [1] naturelle [2], se porte diversement selon les diverses nations et polices. Aux unes, toutes les femmes à un mary vivent en commun, et sont en pareil degré et rang, et leurs enfans de mesme : ailleurs il y en a une qui est la principale et comme maistresse, et les enfans heritent aux biens, honneurs et titre du mary ; les autres femmes sont tenues à part, et portent en aucuns lieux titre de femmes legitimes, et ailleurs sont concubines, et leurs enfans pensionnaires seulement.
L’usage de la repudiation de mesme est different ; car chez aucuns, comme Hebreux, Grecs, Armeniens, l’on n’exprime point la cause de la separation ; et n’est