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Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome III, 1827.djvu/117

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t incogneuë majesté ; parler rarement et très sobrement de Dieu, de sa puissance, eternité, sagesse, volonté, et de ses œuvres, non indifferemment et à tous propos, mais crainctifvement, avec pudeur et tout respect ; ne disputer jamais des mysteres et poincts de la religion, mais simplement croire, recepvoir et observer ce que l’eglise enseigne et ordonne. En second lieu, luy remplir et grossir le coeur d’ingenuité, franchise, candeur, integrité, et l’apprendre à estre noblement et fierement homme de bien, non servilement et mechaniquement, par craincte ou esperance de quelque honneur ou profict, ou autre consideration que de la vertu mesme. Ces deux sont principalement pour luy-mesme. Et pour autruy et les compagnies, le faut instruire à une douceur, soupplesse, et facilité à s’accommoder à toutes gens et à toutes façons. (…). En cecy estoit excellent Alcibiades. Qu’il apprenne à pouvoir et sçavoir faire toutes choses, voire les excez et les desbauches, si besoin est ; mais qu’il n’ayme à faire que les bonnes. Qu’il laisse à faire le mal, non à faute de courage, ny de force et de science, mais de volonté : (…).